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LES COUSINES DE LA COLONELLE


château, les allées sombres de sa forêt ne répondaient pas absolument aux aspirations de ses vingt ans. Aussi, un beau matin, il avait enlevé de haute lutte la permission d’aller faire son droit à Paris.

Paris ! Paris ! la ville des intelligences, des ris et des amours. C’était une autre atmosphère que celle de Saski.

Gaston l’aspira à pleins poumons, s’en imprégna et n’avait, dans l’existence facile qu’il s’y était créée, jamais songé à trouver lourde la promesse que sa tante exigea de lui avant son départ : celle de ne pas se marier tant qu’elle vivrait.

Se marier ! Il y songeait bien !

Non, alors ! Mais voilà que tout à coup sa destinée l’entraînait en s’emballant dans les chemins de traverse : il fallait se marier. Or si sa tante ne le relevait pas de sa promesse, c’était une brouille mortelle avec la châtelaine, étant donné le caractère de la noble Athénaïs.

Gaston, voulant profiter des émotions de la surprise, arriva à l’improviste et constata sur les traits rigides de la vieille fille quelques symptômes d’attendrissement,