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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Et il déposait sur son front un tendre baiser.

— Seulement, ma Julia chérie, notre union a été un fait si prompt, si inattendu, que j’en suis tout étourdi et ne puis m’empêcher de songer aux diverses conséquences qu’elle entraîne ; conséquences dont j’ai le devoir de me préoccuper.

— Ce que tu décideras sera bien, dit Julia ; je suis à toi, ta chose, ton âme ; ce que tu feras, je l’approuverai.

— Chère aimée ! ta confiance ne sera pas trompée ; seulement, je vais être obligé de partir avant de demander ta main à Mme Briquart, car de graves intérêts m’obligent à visiter une parente dont je dépends un peu. Mais ne crains rien, Julia, tu es ma femme, et mon bras ne te manquera jamais.

— Je ne comprends pas, murmura Julia, légèrement froissée de se trouver si vite ramenée aux prosaïques réalités de l’existence. Mais je n’ai aucune crainte, je t’aime. L’univers peut-il donc quelque chose pour m’attrister, hors toi ? Je ne te demande pas tes secrets ; pars et reviens vite,

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