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LES COUSINES DE LA COLONELLE


marier encore ; cela pour plusieurs raisons dont la première, que, par le monde, il existait une vieille tante, lui ayant imposé comme condition sine qua non de la mise en possession de son héritage, l’obligation d’attendre sa mort pour allumer, ainsi qu’elle le disait, le flambeau de l’hyménée.

Or la précipitation avec laquelle il venait d’agir, son instant d’oubli allaient lui coûter probablement quatre-vingt mille francs de rente et réduire son budget à sa plus simple expression, celle d’une trentaine de mille francs par an ; ce qui, vu ses relations et ses habitudes, constituait un état de gêne voisin de la misère. Car Gaston était un homme d’honneur et pas une minute d’hésitation ne le détourna d’écouter la voix qui lui enjoignait de voir dès le lendemain Mme Briquart et de lui demander la main de sa jeune cousine.

— Regrettez-vous déjà de vous être donnée à moi, chérie ? demanda-t-il à la jeune fille.

— Non, si vous m’aimez autant après qu’avant.

— Cent fois plus, chère enfant.