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LES COUSINES DE LA COLONELLE


dant elle-même tout sentiment autre que celui de l’amour qui la secouait des pieds à la tête, Julia tomba à demi pâmée.

Gaston jeta un cri étouffé, se releva, bondit sur ce sein en émoi, qui soulevait son voile, arracha le bouton de la guimpe, colla ses lèvres sur les rondeurs charmantes, qui se dévoilaient à lui, sans la fausse pudeur de celles qui ne savent pas assez aimer pour le faire la tête haute, ayant droit au respect, dû à tout ce qui est grand et beau.

Des soupirs étouffés, ressemblant à des cris, s’échappaient de la poitrine de Julia, dont le silence était mille fois plus éloquent que ne l’eussent été les paroles les plus brûlantes.

Gaston sentit que plus lutter devenait impossible : d’une main agile, il dépouilla de son enveloppe la clef du bonheur ; puis, écartant vivement les jambes de la jeune fille renversée sur le divan, posa sur la rose, entourée de fourrure, qui se présentait à ses regards, un baiser qui l’engloutit tout entière et sous lequel il sentit se gonfler le bouton amoureux de la femme