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LES COUSINES DE LA COLONELLE


un silence, mais très gravement, je vous ai dit avant-hier que je vous aimais ; regardez-moi bien, et répondez-moi : vous aussi, m’aimez-vous ? Dites, ma bien chère amie, dis mon amour, ma vie.

Et le jeune homme, sans lâcher les mains qu’il tenait tremblantes dans les siennes, se laissa glisser aux genoux de la jeune fille, que rapidement il entoura de son bras caressant.

— Dis, Julia, dis ? répétait sa voix délirante.

— Oui ! murmura Julia.

Et elle cacha sa tête dans la poitrine de Gaston, qui, fou, ivre de bonheur, dévora de baisers le front, les cheveux, les oreilles, le cou de la charmante créature, qui frémissait dans ses bras. Tout à coup, par un mouvement vif, le vicomte saisit à deux mains la tête de la jeune fille et posa sur ses lèvres deux lèvres de feu, qui burent son souffle, lui donnant le sien dans un de ces longs baisers qui réunissent les âmes, donnent à tout l’être cette commotion suprême que produit, chez des natures ardentes et jeunes, une caresse qui est