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LES COUSINES DE LA COLONELLE


Ce boudoir, organisé avant l’apparition des cheveux blancs de la cousine, en disait plus long que le colonel, vieux brave, pas bien malin, n’en avait jamais compris.

— Julia, que vous êtes bonne, dit-il tout ému à la jeune fille, quand elle eut autorisé Coralie à l’introduire.

— Qu’en savez-vous ? répondit-elle en riant, vous allez peut-être me trouver très mauvaise, au contraire.

Il y avait un peu de gêne entre eux. Cette situation nouvelle pour Julia d’un tête-à-tête avec un jeune homme l’impressionnait énormément.

Lui voulait entamer l’entretien d’une façon nette et sans laisser aucune porte ouverte aux faux-fuyants.

Il était trop du monde pour ne pas savoir que l’hésitation devient vite mortelle pour l’amour, en semblable occurrence. Aussi, prenant les deux mains de la jeune fille dans les siennes, il la regarda bien en face, la fascinant de son sourire et de son regard.

— Julia, mon adorée, lui dit-il après