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LES COUSINES DE LA COLONELLE


Charmettes portaient leurs fruits ; le monde d’idées confuses qu’ils avaient éveillées en elle se coordonnait, la lumière se faisait dans son esprit ; en même temps, un désir insensé d’expérimenter ces voluptés décrites envahirent tout son être.

Ce fut dans ces dispositions d’esprit que la trouva le vicomte.

Lorsque, suivant ses instructions, il se présenta pour la voir le surlendemain, Julia n’avait pas eu de peine à obtenir de ne pas accompagner Mme Briquart à la campagne, celle-ci comprenant fort bien que sa cousine, traversant une crise décisive dans la vie d’une femme, éprouvât le désir de se recueillir un peu.

Elle le reçut dans le petit salon de Mme Briquart, coquet réduit, décoré par la colonelle avec un goût très original, dans le genre arabe : des étoffes, des tapis d’Afrique assourdissaient le bruit des pas et le son des voix ; de larges divans à l’orientale en faisaient tout le tour et, au milieu, un pouf-canapé d’une jardinière permettait de se faire d’un angle un réduit à l’abri des regards indiscrets.

3.