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LES COUSINES DE LA COLONELLE


choses trop graves pour que je puisse vous répondre ; comme vous, je trouve qu’on profane le langage du cœur en le parlant près d’indifférents.

— Pas ici ! Mais où alors pourrons-nous causer ? Je ne puis vous voir ailleurs sans blesser les convenances.

Julia hésita un instant.

— Après-demain, dit-elle, ma tante doit passer l’après-midi et la soirée aux Charmettes, je ne l’accompagnerai pas ; venez, et dites hardiment à Coralie que vous avez une commission à me faire de la part de Mme Briquart, laquelle vous venez de rencontrer.

— Vous êtes un ange !

— Moi ? Non ! Une femme, voilà tout. N’est-ce pas suffisant ?

— C’est plus que je ne mérite !

— Allons ! conspirateurs, que complotez-vous là, sans perruques blondes, ni collets noirs ? demanda Mme Briquart, qui trouvait que l’aparté avait assez duré. Venez m’aider à faire les honneurs de la table à thé.

À minuit, lorsque les invités furent par-