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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Son émotion n’échappa point aux regards attentifs du vicomte, qui n’était point un novice sur le terrain de l’amour et qui sentit son cœur battre un peu plus vite que de coutume en présence de cette jeune fille pour laquelle il éprouvait une réelle et profonde attraction.

Il y avait assez de monde ce soir-là chez Mme Briquart pour qu’un aparté fût possible sans singularité.

Julia et le vicomte en profitèrent, mais l’un et l’autre, si expansifs d’ordinaire, ne se sentaient pas dans leur assiette habituelle ; une sorte d’oppression pesait sur leur poitrine.

— Qu’avez-vous ? demanda la jeune fille, essayant par cette interrogation de se soustraire au malaise qui l’envahissait.

— J’allais vous faire la même question, répliqua le jeune homme en souriant, mais puisque vous avez pris les devants, je vais vous dire tout bas, bien bas, ce que je désirerais ardemment avoir le droit de crier tout haut. J’ai, ma Julia adorée, que je vous aime comme un fou ! Que nous sommes là, obligés de nous parler sous les regards de

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