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LES COUSINES DE LA COLONELLE


férable qu’une société intime vînt faire un peu de diversion au tête-à-tête.

Julia n’avait rien de ces natures vacillantes, qui plient sous toutes les impulsions du vent ; non ! Ce qu’elle voulait, elle le voulait bien ; aussi le soir, la voiture de Georges reconduisit ces dames rue d’Assas.

La raison secrète de cet empressement de la jeune fille pour rentrer à Paris était que le lendemain, jour habituel de réception de Mme Briquart, elle pensait bien que le vicomte de Saski ne manquerait pas de venir lui faire sa cour.

Ses prévisions ne la trompèrent pas : vers neuf heures et demie, il se fit annoncer, arrivant à cette heure pour bien indiquer qu’il lui avait exclusivement consacré sa soirée, manquant ainsi l’Opéra et les autres réunions dans lesquelles il aurait pu se rendre.

Julia avait déjà vu le vicomte bien des fois ; elle n’ignorait pas qu’il l’aimait ; mais ce soir-là, il lui apparut sous un jour tout nouveau, et l’incarnat le plus vif se répandit sur ses joues quand elle lui tendit sa petite main, qu’il baisa galamment.