bibliothèque de Georges. Mais l’heure du
repos n’étant pas sonnée, elle voulut
essayer de connaître de visu la conformation
de ce sanctuaire féminin, où s’élaborent
les destinées du monde.
Laissant glisser sur ses pieds roses et blancs le nuage de batiste qui l’enveloppait, elle se plaça devant son armoire à glace, d’abord fort confuse de se voir dans sa nudité ; puis, l’émotion inséparable de tout début s’étant calmée, elle arrêta ses regards sur une belle statue, dont la glace lui renvoya l’image, et resta muette, frappée d’admiration. La jeune fille avait visité trop de musées, avait le sens du beau trop développé pour ne pas comprendre qu’elle contemplait le galbe d’une femme admirablement belle.
Grande, svelte, bien cambrée, sa taille souple, comme d’instinct, prenait une pose voluptueuse ; les boutons de ses seins de vierge se dressaient effarés, tachetant de leurs fraises roses la neige qui les environnait.
Julia personnifiait le type de ces brunes blanches, nerveuses, au sang chaud, mais