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LES COUSINES DE LA COLONELLE

On dîna gaiement. Mme Briquart ne put se défendre de quelques insinuations malignes à l’adresse de Georges, qui feignit de ne pas les comprendre, mais en lui-même se dit :

— Vieille sorcière !

Il était, en général, plus affectueux que respectueux pour sa tante.

— Qu’est-ce qu’elle a bien pu dire à ma femme ? ma femme ! Enfin, patience, ce soir nous allons bien voir. Je ne sais si c’est l’effet du bon vieux vin de Chambertin que j’ingurgite, ou bien si les gouttes agissent, mais je me sens des tressaillements significatifs, même en contemplant les traits vénérables et vénérés de Mme Briquart.

Les dames faisaient largement honneur au champagne. M. Vaudrez refusa énergiquement d’en prendre un seul verre, et la cousine pensa :

— Ne lui disons rien encore ; il est évident qu’il se rend compte de la position et se prépare au combat.

Il avait été décidé que ces dames passeraient quelques jours aux Charmettes. De