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LES COUSINES DE LA COLONELLE


une sensation physique qui m’a ravie en moi-même ; que cela s’est produit sans combat, sans effusion de sang, et renouvelé de même.

— Ah bah ! mais alors…

Une idée atroce traversa l’esprit de Mme Briquart, elle la repoussa comme insensée. Non, cette jeune fille ne l’avait jamais quittée depuis son enfance, et la naïveté avec laquelle elle racontait ses impressions prouvait l’intégrité de sa pureté.

Elle eut une intuition de la réalité des faits et se dit : — Diavolo ! est-ce que mon cher neveu serait au contraire moins vert que je le supposais ?

— Alors, chérie, ton mari n’a pas encore usé de ses droits de mari, il n’aura pas voulu t’effaroucher. C’est bien, cela.

— Mais si, mais si.

— Alors je ne comprends plus.

— Pourquoi ? méchante qui faites l’ignorante, car enfin vous avez été mariée et mon cousin usait de ses droits d’époux.

— Oh, oui ! il en usa si bien même dès la première nuit de nos noces qu’il fallût, quatre jours après, faire venir le docteur,