passé et que tu n’as pas beaucoup souffert.
Georges a dû consulter son médecin
(Mme Briquart allait dire son expérience,
mais elle pensa qu’il valait mieux mettre
les épaules solides du docteur en situation) ;
il lui aura donné un onguent, une eau
adoucissante.
— Pourquoi faire, cousine ?
Pour le coup, Mme Briquart regarda Florentine avec étonnement.
— Mais, ma bonne petite, afin de t’épargner les douleurs qui accompagnent toujours, pour la femme, le premier combat d’amour. Le Créateur a mis la lutte comme prix de toute victoire, et le sang est versé aussi bien pour la première sensation amoureuse que pour celle de la maternité.
Mme Briquart aimait assez à discourir ; elle eût peut-être continué sur ce ton si sa nièce ne l’eût arrêtée en lui disant :
— Mais, cousine, je ne comprends rien à ce que vous racontez là. Puisque nous sommes entre femmes — la nouvelle mariée prononçait ce « entre femmes » avec un sérieux qui fit sourire la vieille dame, — je puis bien vous dire que j’ai éprouvé