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LES COUSINES DE LA COLONELLE


tout en moi appelle un je ne sais quel inconnu, un épanouissement de mon être, qui est certainement cet amour, et je renoncerais à en connaître les ardeurs ? pour vivre d’une existence de calme et de tisane, de petits soins et de bonheurs réguliers, connus et affadis d’avance ! Jamais ! jamais !

À cette affirmation, résonnant dans sa tête comme la fanfare d’un clairon, une basse répondait :

« — Et puis, que feras-tu si tu ne trouves pas un mari jeune, beau, riche, qui t’adore ? »

Et le silence répondait seul à cet accord grondeur.

Florentine n’éprouvait pas ces agitations ; elle se recueillait et voyait se dérouler devant ses regards toute une existence de dame châtelaine, ce qui lui paraissait appréciable.

Georges habitait presque toute l’année un fort joli château près de Paris ; elle le connaissait, ayant souvent passé l’époque des vacances chez lui.

Là, elle se représentait trônant dans le