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LES COUSINES DE LA COLONELLE


moi ce que c’est que la vie, arrangez la mienne comme vous le croirez préférable.

— Cela veut dire : « Je n’aime pas Georges d’un amour fou, mais il me plaît assez pour que je puisse accepter la position agréable qu’il m’offre, malgré ses cinquante-cinq ans. »

— Je ne sais trop si c’est tout à fait cela… ou bien, plutôt, que je serais heureuse d’être agréable à ce bon M. Vaudrez.

— Ah ! par exemple, celle-là est bonne ! s’écria Julia ; épouser quelqu’un uniquement pour lui faire plaisir ! mais cela ne s’est jamais vu. On connaît les mariages d’inclination, ceux de réparation ; mais le mariage de complaisance est inédit. Compliments, petite sœur, seulement je ne suivrai pas ton exemple.

— Tu pourras le regretter plus tard, dit la cousine ; heureusement, il ne s’agit pas de toi, mais de Florentine, et je vais sans tarder ravir au troisième ciel ce brave Georges en lui disant qu’elle l’autorise à lui faire sa cour.

Mme Briquart se leva, quitta la salle à manger ; les jeunes filles en firent autant