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LES COUSINES DE LA COLONELLE


core moins dans l’avenir. Que dis-tu de la personne de Georges ? »

Florentine avait un peu pâli.

À vingt ans on a d’autres rêves que ceux qui émanent d’un homme de cinquante-cinq ans.

Elle aimait beaucoup M. Vaudrez, que depuis son enfance elle considérait comme son parent, bien qu’il lui fût étranger ; mais jamais son cœur n’avait éprouvé en sa présence une pulsation anormale et, malgré ses attentions très marquées, l’idée de devenir sa compagne ne lui avait point traversé l’esprit.

C’était une douce jeune fille, innocente et même absolument ignorante de tout ce qui se cache sous le mot amour.

Elle avait bien, dans ses lectures, entrevu des horizons mieux éclairés que celui qui se dessinait devant elle, mais n’éprouvait ni angoisses, ni répugnance à l’idée d’appuyer sa main frôle et mignonne sur celle de Georges Vaudrez.

— Mon Dieu ! cousine, dit-elle, après un moment de silence, vous savez mieux que