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LES COUSINES DE LA COLONELLE


parti, il pouvait en toute sécurité se livrer aux douceurs du sommeil.

Quelques semaines s’étaient écoulées, égrenant le chapelet de la vie de chacune des habitantes du petit logis que nous venons d’esquisser et n’apportant aucun changement dans leur existence.

Cependant une crise était dans l’air : celle qui décide de la vie entière des femmes s’annonçait pour les deux jeunes filles.

Julia et Florentine étaient les filles d’un cousin germain de la colonelle, qui avait eu pour cet ami de son enfance une de ces affections difficiles à caractériser, car ce n’est plus de l’amitié si ce n’est pas de l’amour.

Dans tous les cas elles unissent ceux qui en sont envahis par un de ces liens que rien ne rompt.

Rien ?… Si, la mort !

Et ce fut elle qui enleva le pauvre Hector, déjà veuf depuis deux ans, sans lui laisser le temps de faire autre chose que d’expédier ses deux fillettes à Mme Briquart, en lui écrivant : « Je meurs : prends-les. »