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LES COUSINES DE LA COLONELLE


celle d’une tasse de thé à prendre chez des solitaires.

La conversation continua un moment sur ce ton, puis le jeune homme insensiblement se rapprocha de Julia, avec laquelle il se mit à causer à demi-voix.

Depuis son entrée dans le salon, il y avait eu comme un froid jeté sur ses hôtes. Georges ne disait plus rien ; Florentine avait quitté sa tapisserie et silencieusement feuilletait à son tour le livre, que Georges avait laissé sur la table.

Mme Briquart, après un regard empreint d’une certaine malice jeté sur son monde, s’était recueillie, ce dont personne ne s’aperçut, Julia prenant un intérêt très particulier à la conversation de M. Saski, et Florentine accaparée par Georges Vaudrez qui lui montrait du doigt des passages soulignés au crayon dans le Journal d’une femme.

Onze heures tintèrent ; Coralie, la femme de chambre, apporta le thé, dont les jeunes filles firent les honneurs, et minuit sonnait quand le concierge constata que, le dernier visiteur de ses paisibles locataires étant