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LES COUSINES DE LA COLONELLE


bonne dame, un peu ahurie, je ne sais si je dois…

— Madame, vous devez, car je sais tout ; et c’est la façon digne dont Mlle Julia vient d’agir, jointe à toutes les qualités de cœur et d’esprit que j’ai reconnues en elle, qui me décident à lui offrir l’appui paternel, — il appuya sur le mot, — de mon vieux bras. Bientôt, il lui fera défaut ; seulement, ma mort lui assurera une indépendance plus que dorée, et j’aurai réparé une grande injustice de la destinée.

— En ce cas, monsieur, je n’ai qu’à remercier la Providence.

— Si, vous pouvez autre chose : vaincre les scrupules de votre nièce, si une délicatesse exagérée lui en suggérait.

— Vous pouvez compter sur moi.

En effet, après une longue conférence entre les deux cousines, Julia consentit à devenir Dona José de Corriero.

— Décidément, un bon génie se mêle de ses affaires, se dit la colonelle, après son départ. Mais je crois que j’ai bien fait de ne pas lui parler des arrangements pris avec Mlle Saska ; je ne pouvais, décidément,