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LES COUSINES DE LA COLONELLE


matin avis du peu de succès qu’avaient eu ses largesses. Elle crut qu’on trouvait la somme insuffisante et l’augmenta. Julia n’ouvrit même pas la lettre et force fut à la noble demoiselle de reconnaître que si Mlle Thorel était une vierge folle, au moins ce n’était point une vénale.

Le mariage de son neveu était chose conclue, elle ne craignait plus de le voir lui échapper. Aussi se décida-t-elle à lui remettre toutes les lettres en souffrance.

Une explication vive entre la tante et le neveu s’ensuivit. Mais, la force du fait accompli s’imposait.

Gaston écrivit une lettre affectueuse et repentante à Julia, lui expliquant ce qui s’était passé, lettre à laquelle il reçut cette courte réponse :

« C’était sans doute écrit ! Soyez heureux. »

« Julia. »

Piqué de la façon dont la jeune femme prenait son éloignement, Gaston remit la lettre à sa tante, qui, à partir de ce moment, conçut un sentiment de bienveillante sympathie pour la délaissée.