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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Le résultat de ce manège fut que le vicomte s’enflamma l’imagination, se piqua au jeu, bref, devint amoureux fou et parla amour avec toute la fougue dont il était capable. Ses transports trouvèrent un écho, mais un écho platonique. Wilhelmine songeait au mariage, lui n’y pensait point. Avec les idées de sa tante, une fille sans fortune… allons donc ! On retombait de Charybde en Scylla ! Quant à l’avoir pour maîtresse, c’était autre chose.

Sur cette pente on fait rapidement du chemin ; on en fait si bien que la jeune fille, un jour, se laissa donner un baiser, puis deux, puis trois.

« Passez-en votre envie », semblait-elle dire à Gaston, qui ne se le faisait pas répéter deux fois.

On en était arrivé à se donner des rendez-vous dans la salle des ancêtres ; dissimulés derrière les vieilles tentures, dans les profondeurs des embrasures des fenêtres, on passait des moments délicieux on en passa même si bien qu’un jour Wilhelmine se laissa choir sur le divan, placé aux pieds de Stanislas Saski, impo-