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LES COUSINES DE LA COLONELLE


beauté qui vous ravit est un don funeste de la destinée.

— Pourquoi donc ?

— Parce que la grande fortune qui devait lui revenir s’est trouvée compromise à la mort de sa mère par des actes imprudents signés par elle, et que Wilhelmine ne possède plus rien ; je me propose, à Paris, de lui procurer une position de demoiselle de compagnie, et je compte que vous m’aiderez à la sortir d’embarras.

— Comment donc, mais de tout cœur.

Et Gaston regarda d’autant plus Mlle Wilhelmine, que, d’après ses idées, il la considérait désormais comme fatalement vouée à descendre dans les plates-bandes du demi-monde, dans celui des déclassés. Aussi fut-ce avec un empressement plus marqué qu’il s’occupa d’elle pendant le déjeuner, ce dont la tante ne parut pas s’apercevoir.

La jeune fille montait à cheval ; Gaston, naturellement, l’accompagna ; elle se montra très gracieuse, mais avec une réserve de bonne compagnie qui ne permettait pas d’aborder trop directement certains sujets.