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LES COUSINES DE LA COLONELLE


délaisseront ce soir et que nous prendrons le thé en très petit comité.

— Il faudrait, avouez-le, être un peu malade d’esprit, ou amoureux, ce qui, dit-on, se ressemble, pour venir rue d’Assas ! au fin fond du vieux faubourg, alors que les rues ressemblent à un polder hollandais avant le moulin.

— Ah ! des amoureux ! d’abord, dit Julia, il n’en vient pas ici.

— Vraiment, répliqua avec une pointe d’ironie Georges Vaudrez ; en êtes-vous bien sûre ?

— Absolument ; aussi, sans crainte d’être interrompu, monsieur Georges, continuez l’odyssée de cette dame qui me paraît atteinte de la folie du sacrifice.

Comme elle achevait ces mots, le roulement d’une voiture attelée de deux chevaux, dont l’allure cadencée révélait la race, se fit entendre et s’arrêta brusquement devant la porte.

Le timbre d’entrée retentit.

— Serait-ce pour nous, cette visite intrépide ? demanda Mme Briquart.

Avant qu’on ait eu le temps de lui