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LES COUSINES DE LA COLONELLE


sans respirer l’odor della femina ; aussi avait-il avec bonheur, à Varsovie, retrouvé une ancienne amie à lui, une gentille femme, dont les prémices lui avaient appartenu, et qui, grâce à ses largesses, avait pu s’établir dans un magasin de fleurs, où elle faisait d’excellentes affaires.

— Kate, lui dit le vicomte, veux-tu me tenir compagnie pendant la route ?

Et Kate ayant dit oui, on avait confortablement organisé une voiture de voyage avec force peau d’ours, de renards, et l’on s’était, sur celles-ci et sous celles-là, livré à toutes les douceurs d’une volupté retrouvée et partagée avec le même entrain. Ce n’étaient plus les fiévreuses sensations de Paris ; non, Kate était douce, aimante, mais peu savante ; seulement son teint blanc, ses yeux de pervenche, sa bouche fraîche comme les fleurs qu’elle vendait, et dont ses vêtements conservaient le parfum, donnaient naissance à un sentiment tout autre et en parfaite harmonie avec le paysage qui les environnait.

La neige recouvrait le sol ; les arbres avaient l’apparence de fantômes agitant