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LES COUSINES DE LA COLONELLE


ment je vais devoir te quitter pour aller fléchir les rigueurs monétaires, depuis quelque temps inquiétantes, de noble demoiselle Athénaïs Saska.

— Encore nous quitter ?

— C’est la première fois depuis que nous sommes unis.

— Je te suivrai.

Gaston lui montra d’un coup d’œil le général qui pâlissait, et elle comprit que le soin de sa satisfaction personnelle ne devait point, en ce moment surtout, lui faire perdre de vue combien sa présence était nécessaire au vieillard, si généreux et si dévoué, qu’elle avait promis d’entourer de ses plus tendres soins.

— Mon amie, répliqua Gaston, les plaines de la Pologne sont tristes à voir dans cette saison. Saski vous donnerait le spleen pour trois mois, et ce serait dommage.

— Vous avez raison. Bon ami, fit-elle, en se tournant du côté du général, vous me tiendrez compagnie, vous déjeunerez et dînerez avec moi, et au coin du feu nous parlerons de lui.