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LES COUSINES DE LA COLONELLE


soir cent cinquante mille francs au cercle, je ne les ai pas, ma déveine me poursuit depuis mon retour à Paris ; si Isaac Kapouski ne me les a pu prêter, hypothèques sur l’héritage de ma tante, avant ce soir, je n’aurai plus rien à faire que ce que vous feriez en pareil cas. Vous me comprenez ?

— Parfaitement ; seulement avez-vous réfléchi à une chose : c’est que vous n’avez pas le droit de disposer de votre vie tant que Julia n’est pas votre femme.

Le vicomte haussa les épaules :

— Allons ! des grands sentiments, maintenant ; en somme, si Mlle Thorel, que j’aime de tout mon cœur, n’était pas devenue ma maîtresse, elle fût devenue celle d’un autre ; n’est-ce pas dans le beau pays de France la destinée des femmes que le ciel fait naître belles et pauvres dans un milieu fortuné ?

— Vous parlez sans doute, vicomte, sous l’influence de la fièvre morale qui vous obsède ; pas un mot de plus. Vous regretterez vos paroles lorsque le sang-froid vous sera revenu. Vous devez cent cinquante mille francs, dites-vous, il faut les avoir payés