Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
LES COUSINES DE LA COLONELLE


aimé et qui reste en arrière, isolé, pour continuer l’étape de la vie.

— Voulez-vous, dit Julia, que je rachète le mobilier de notre pauvre baronne à votre intention, et nous ne changerons rien à ce qui existe ?

Le général possédait une grande fortune ; il accéda avec enthousiasme à la proposition, et la jeune femme, employant toute la diplomatie et l’habileté la plus grande, négocia l’affaire en son nom, ainsi que l’avait voulu Don José.

— À ma mort, chère enfant, lui dit-il, il faut que vous restiez propriétaire de mon trésor ; qui le respecterait mieux que vous ?

Chaque jour, aux heures où il avait l’habitude de venir voir sa vieille amie, le général arrivait, le salon paré pour le recevoir et Julia lui tendait la main. La sympathie qu’il avait, dès le premier jour, éprouvé pour Mlle Thorel devint de l’adoration. Pour lui, cette jeune femme, belle à ravir » était encore l’incarnation de la bonté ; il en arriva à la contempler d’un œil jaloux, avec des adorations de Méridional pour la Ma-