Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
LES COUSINES DE LA COLONELLE


qu’on lui avait faites. Gaston perdait des sommes énormes, sans l’avouer ; affolé, voulant se rattraper, il s’enfonçait davantage, comme c’est l’ordinaire en pareille occurrence.

Pendant ce temps-là, Julia perdait, elle, sa protectrice mondaine : la baronne s’éteignait dans ses bras, en lui recommandant de consoler le pauvre ami dont le bras dévoué et aimant ne lui avait jamais fait défaut, et qui, accablé, pleurait à genoux près de son lit, la tête enfouie dans les couvertures.

Pauvre Don José ! Cette mort fut pour lui un rude coup, si dur qu’il ne l’eût peut-être pas supporté sans les soins délicats dont Julia sut l’entourer.

Les héritiers de la baronne ordonnèrent la vente de ce joli mobilier du boulevard Saint-Michel, et le général ne pouvait se faire à l’idée de voir disperser aux quatre vents ces bibelots, dont la plupart rappelaient les souvenirs d’une émotion, d’un incident, d’un rien, si vous voulez, mais d’un de ces riens qui deviennent immenses quand ils parlent de celui, de celle qui a