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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Une rafale plus forte vint presque ébranler la maison.

Mme Briquart se pelotonna, en frissonnant voluptueusement, dans son fauteuil, envahie par une de ces sensations d’égoïste sensualisme, qui fait trouver plus doux le bien-être dont on jouit, lorsqu’il est mis en relief par une vive opposition extérieure.

Ce sentiment fut éprouvé par les hôtes de son salon, qui l’exprimèrent avec les nuances particulières à leurs caractères individuels.

Julia leva la tête et murmura :

— Quel horrible temps !

Florentine baissa la sienne sur son ouvrage, comme un lis qui fléchit, sous l’impulsion du vent, son calice parfumé.

Georges interrompit sa lecture, d’abord pour regarder plus attentivement Florentine, puis pour dire, avec un éclat de rire satisfait :

— Vrai, ma tante, il fait meilleur dans votre salon qu’au rond-point des Champs-Élysées, par exemple.

— En effet, répondit la vieille dame ; aussi je crois bien que nos amis nous