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LES COUSINES DE LA COLONELLE


avait l’aspect le plus confortable, le plus élégant qu’on puisse rêver, et Gaston, tout autant que Julia, se sentit ému en franchissant le seuil de cette jolie chambre, dans laquelle lui et elle avaient goûté les délices de si douces ivresses.

Il la prit dans ses bras et la serra passionnément sur son cœur.

— Toujours, n’est-ce pas, mon Gaston, toujours à moi, rien qu’à moi, dis ? demanda-t-elle.

— Jusqu’à mon dernier soupir, chérie.

Et ses lèvres amoureuses, se posant sur celles de la jeune femme, scellèrent cette promesse du plus doux des sceaux.

« Hélas ! nous ne pourrons jamais sur l’Océan des âges jeter l’ancre un seul jour », chante le poète. C’est une triste vérité, aussi triste que celle qui dit : « Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie », quoique ici il y ait lieu de donner au mot femme un sens plus général ; on devrait dire : « Souvent humain varie, etc. »

L’engrenage parisien avait de nouveau saisi les Saniska-Saski.

Gaston, accaparé par ses amis du cercle,