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LES COUSINES DE LA COLONELLE

— Julia !

— Georges !

— Ah ! mon Dieu ! murmura la femme.

— Sacrebleu ! articula Georges, nous venons de faire une sottise, une grosse même.

— Georges, je ne savais pas, dit tout bas Julia.

— J’en suis bien convaincu, ma chère enfant. Sacredié, sacredié, je me suis trompé de chambre. Mais vous m’avez donc pris pour le vicomte ?

— Je boudais parce qu’il rentrait trop tard.

— Ce pauvre Saski ! Nous venons bien sans préméditation de lui appliquer le proverbe : « Qui quitte sa place la perd. »

— Oh ! non, s’écria Julia, il n’a rien perdu, je l’aime et je donnerais dix ans de ma vie pour que ce qui vient d’arriver n’ait pas eu lieu.

— Je suis moins désolé que vous, ma belle petite sœur, vous êtes charmante et…

— Et Florentine ? dit sévèrement Julia.

— Elle n’en saura rien, ni le vicomte