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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Ses mains caressantes se promenaient autour de lui.

« Va ! va ! se disait Julia, qui croyait avoir Gaston près d’elle, je te sens bien, mais moi je boude ; marche, bonhomme. »

C’était in petto qu’elle monologuait de la sorte. Son voisin agissait comme s’il l’eût entendue.

« Allons, allons, pensait-il de son côté, on la fait au sommeil ; une vertu surprise, cela sauve de la comédie de la pudeur ; je serais un malappris de ne pas me prêter à cette fantaisie de jolie femme, car elle l’est, ma blonde apparition. »

Et délicatement, discrètement, Georges enserrait la taille fine reposant à ses côtés. Non moins respectueusement il parcourait les monts et les vallées ; Julia ne bougeait pas, même alors que Georges, se glissant plus vers le bas du lit et prenant la pose de côté, s’introduisit dans le sanctuaire du bonheur, en se disposant à user largement de l’hospitalité qu’on lui octroyait.

Seulement, à ce moment, Julia ressentit un secret émoi.