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LES COUSINES DE LA COLONELLE

La porte roula sur ses gonds avec un petit cri de ferrure mal graissée, et des pas légèrement indécis s’imprimèrent sur le tapis.

« Bon, se dit Julia, il aura soupé, il est un peu en train, je le vois à la lourdeur de sa démarche ; d’ordinaire il est moins silencieux. Taisons-nous cependant. »

Quelques instants après, Julia l’entendit essayer d’allumer une bougie, comme dans Divorçons ; crac ! ça ne partait pas.

— Sacrédié, il n’y en a plus, murmura une voix pâteuse, dont le timbre étonna un peu la jeune femme.

— Décidément, se dit-elle, la fête a été complète.

Prenant son parti, l’infortuné en quête de luminaire résolut de s’en passer : se débarrassant de ses bottes, de son pantalon, il se glissa dans son lit, mais non sans un mouvement de surprise, en le trouvant occupé.

« Tiens, tiens, se dit-il, est-ce que cette blonde, qui m’a fait de l’œil toute l’après-midi aurait voulu me surprendre ? Quel heureux coquin je ferais en ce cas. »