ces beaux cuirassiers, destinés à devenir
légendaires, laquelle dame portait aussi
gaillardement ses soixante ans qu’elle
l’avait, dit-on, fait des culottes conjugales,
le colonel n’ayant jamais su être brave
qu’à la tête de son régiment. Ce n’est pas
que Mme Briquart eût l’air d’une virago ;
bien loin de là, c’était, au contraire, une
frêle créature, à l’air doux et câlin, mais
appartenant à la catégorie de celles dans la
prunelle de l’œil desquelles on lit une
volonté calme et inébranlable.
Dans le sien on trouvait aussi l’alliage de l’indulgence que donne aux intelligences supérieures l’expérience de la vie.
Près d’elle, Julia, une jeune cousine, feuilletait un album, et Florentine, la sœur de celle-ci, travaillait à une tapisserie.
Tout en écoutant la lecture d’un roman d’Octave Feuillet, fait par un monsieur d’une cinquantaine d’années, le cousin Georges, ainsi qu’on le désignait, ces trois personnes suivaient le cours de leurs pensées, empreintes, ce soir-là, d’un peu de mélancolie.