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LES COUSINES DE LA COLONELLE


Morphée ne répandait point sur elle ses pavots réparateurs.

« Pourquoi, se demandait la jalouse Julia, a-t-il échangé un petit signe d’intelligence avec cette blonde femme arrivée d’hier ? Je n’y penserais pas s’il m’eût raconté simplement ce qui en est. Mon Dieu, rien d’étrange à ce qu’il l’eût connue avant moi. Mais non, il nie, il ment, Pourquoi ? »

Et son imagination s’exaltait.

« Je l’aime trop, je le lui fais trop voir, conclut-elle désormais je ferai l’indifférente. »

« Deux heures du matin ! s’écria-t-elle en regardant sa montre. Où est-il ? »

On entendit un bruit, non de bottes, mais de fins escarpins, qui, d’un pas léger, gravissaient l’escalier.

« Ah ! le voilà, s’attendant à ce que je lui tende les bras, à ce que je lui adresse de doux reproches, entremêlés de baisers. Eh bien ! il se trompe, je ferai semblant de dormir, quoi qu’il tente pour me réveiller. »

Et la jeune femme se retourna du côté de la ruelle du lit.