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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Ah ! c’est que si les Polonais sont les plus aimables chevaliers d’amour qu’on puisse rencontrer, ce sont aussi de très légers papillons, aimant comme ces brillants lépidoptères à butiner de fleur en fleur, et parfois Julia songeait tristement.

Il avait fait ce jour-là une chaleur accablante, bien qu’on fût à la fin de l’automne. Une excursion fatigante combla la mesure de ce que peut supporter la plus intrépide des filles d’Ève. Aussi Julia, après le dîner témoigna à Gaston le désir de rentrer chez elle, lui laissant toute liberté de passer la soirée avec ses amis, ce dont il s’empressa de profiter.

La jeune femme comptait bien se mettre au lit et dormir, mais la première partie du programme fut la seule réalisée.

On a dit : « Que faire en un lit quand on ne dort pas ? songer. » C’est ce qu’elle fit.

Soit que les moustiques faisant rage autour d’elle excitassent son système nerveux, soit que le souvenir des incidents de la journée, en s’agitant dans son esprit, la fit souffrir, les heures s’écoulèrent et