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LES COUSINES DE LA COLONELLE


tan, il nous mettra à la porte et ce ne sera pas drôle.

C’était juste ; Florentine le comprit et le suivit sans protestation, mais arrivés dans la chambre, ils se regardèrent en riant.

— Eh bien ! demanda-t-elle.

— Eh bien, vous allez vous mettre au lit, j’irai passer la nuit dans la cuisine.

— Ah ! non, j’aurais trop peur toute seule ; sortez un moment et revenez.

Gaétan, au bout d’une demi-heure, rentra tout pâle et jeta un regard à la fois hardi et curieux sur le lit ou était couchée Florentine, sa fine tête blonde reposant sur l’oreiller, les draps, les couvertures dessinant son corps charmant.

Gaétan se sentit frissonner ; des idées, des idées que madame sa mère ne lui avait pas inculquées, bouillonnaient dans son esprit.

— Non, se dit-il, non ; elle est sous ma sauvegarde, je ne puis abuser de la situation. Cependant !… cependant !…

Il s’assit sur une chaise, le moins mal possible, avec une attitude de chien fidèle, couché aux pieds de sa maîtresse.