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LES COUSINES DE LA COLONELLE


Florentine se disait que si son mari, qui la croyait sous l’égide de la colonelle, la voyait folâtrer ainsi avec Chérubin, il pourrait bien ne pas être satisfait.

— Cependant c’est un moutard, ajoutait-elle, pour apaiser le cri de sa conscience.

Tout à coup, une grosse voix les interrompit :

— Monsieur, Madame, votre chambre est prête, vous pouvez y aller, il y a de bonnes couvertures et un bon lit ; d’ailleurs, deux jeunes gens comme vous, quand ça se touche ça n’a plus froid.

Ces simples paroles médusèrent Florentine et émurent fort Gaétan, qui, ne perdant pas sa présence d’esprit, murmura à l’oreille de sa compagne :

— Ne le détrompez pas et ne craignez rien, je suis un gentilhomme.

Eh bien ! ce ne fut pas la sécurité qu’amenèrent ces paroles dans l’esprit de la jeune femme.

— Moutard ! se dit-elle.

Néanmoins, une secrète émotion l’agitait.

— Si nous le détrompons, continua Gaé-