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LES COUSINES DE LA COLONELLE


cepter sa société ; et comme Florentine prenait un plaisir extrême à se faire gâter par lui, le traitant comme un enfant sans conséquence, Chérubin se permettait de nombreuses privautés et l’on ne prenait point garde à la neige, qui s’était mise à tomber avec acharnement.

Jusqu’à Nantes, tout marcha bien ; là, il fallut constater que l’express avançait moins vite qu’un omnibus, ce qui n’émut pas nos deux voyageurs.

Gaétan avait bien enveloppé Florentine ; il s’était blotti près d’elle sous la couverture et le temps froid ne leur semblait pas si pénible à supporter.

Cependant, il y avait de fréquents arrêts.

Le Mans s’annonça dans le lointain, deux heures plus tard qu’on ne l’attendait, et le chef de gare vint déclarer aux voyageurs qu’il craignait beaucoup qu’on ne pût aller plus loin que la Louve, la voie étant encombrée.

La situation se corsait, et Florentine ne riait plus.

Elle trouvait son compagnon moins enfant qu’on ne le supposait ; la perspective