Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
LES COUSINES DE LA COLONELLE


n’ayant encore au menton qu’un léger duvet et dont le teint rose, blanc, les yeux bleus « n’annonçaient point la virilité », chuchotaient les vieilles religieuses. Un véritable chérubin ayant passé l’âge réglementaire, au-dessous duquel le sexe fort est seulement admis dans la communauté. Mais il est avec le ciel des accommodements : la duchesse, un des piliers protecteurs de la communauté, ayant déclaré que Gaétan venait seulement d’atteindre sa quinzième année, personne ne lui eût osé demander compte des années de nourrice.

Il ne tarda pas à devenir le compagnon de promenade de Florentine. Mme Briquart et la duchesse ayant sympathisé, on laissa errer en paix les enfants, comme on les appelait au couvent.

Naturellement, Chérubin tomba éperdument amoureux de sa compagne et devint, en imagination, le plus grand scélérat des temps passés et modernes.

Mais il était timide et ses désirs ne sortaient pas de sa cervelle, ses yeux seuls en révélaient les transports.

Florentine s’amusait beaucoup de la pas-