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LES COUSINES DE LA COLONELLE


elle avait massé des flots de tulle, dans les gracieux fouillis desquels se nichaient des touffes de roses de Bengale, dont les cœurs, disposés avec art, ornaient la chevelure.

Sans un bijou, les bras, les épaules de la jeune femme étalaient aux lueurs des lustres et des girandoles leur éclatante beauté.

Ce fut un murmure d’admiration qui s’éleva dans le salon lorsqu’elle s’avança vers la maîtresse de la maison pour la saluer.

La baronne la présenta à plusieurs de ses invitées, suivant le thème convenu. Don José lui amena la fleur des pois de la réunion, et, adulée, entourée, la jeune femme trouva de plus en plus que si c’est une illusion de vivre, c’en est une enchantée, dont il est bon de ne pas se défaire.

Quand elle quitta la baronne, elle avait accordé l’autorisation à plusieurs de ces messieurs de venir la voir, avait accepté d’aller chez quelques-unes de ces dames ; bref, était du monde où briller est à désirer, car pour le faire là, il ne suffit pas d’être favorisé par la fortune, il faut être