Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
LES COUSINES DE LA COLONELLE

— Amen, répondit la baronne.

Les amis de Gaston avaient reçu leur droit d’entrée les jeudis chez la vicomtesse Saniska, et le mardi suivant elle devait se montrer chez la baronne de Sambreval.

La vieille dame s’était arrangé un nid somptueux, au premier étage d’une belle maison du boulevard Saint-Michel ; nid capitonné, couleur d’automne, mais d’un automne qui se souvient de l’été.

Assise dans son petit salon, tendu en soie feuilles mortes, au milieu de mille bibelots qui lui rappelaient une brillante jeunesse, elle attendait ses invités, qui bientôt se succédèrent.

Vers onze heures, Julia, le vicomte et un de ses amis, Hector Vaudreil, brillant colonel, qui ne pouvait se faire à l’idée que ses vingt ans, depuis bien longtemps, avaient fui à tire-d’aile, firent leur apparition.

Pour la circonstance, Dorothée s’était distinguée, et la toilette de Julia, ravissante de bon goût, attestait son talent : sur un fourreau de satin nuance pétale de rose,