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LES COUSINES DE LA COLONELLE


promena sur le petit bouton rose, qui dressait sa tête polissonne, un doigt caressant et agile.

— Oh ! mon Gaston, je me sens mourir, mourir de bonheur.

— En ce cas, moi aussi, répondit le jeune homme.

Un double cri de jouissance suprême s’échappa des lèvres du couple enlacé, et le divan reçut le baptême amoureux qui jusqu’alors lui avait fait défaut. Quelques heures plus tard, Baptiste demandait à Dorothée certaine essence à détacher, dont la vieille camériste avait une provision, et les deux serviteurs échangèrent un sourire, rempli de sous-entendus, en réparant les dégâts survenus au divan. Pendant ce temps-là, Gaston et Julia s’étaient rendus chez la baronne, en avaient reçu une invitation pour ses mardis, et partaient pour flâner au Bois jusqu’à l’heure du dîner, qui les ramènerait à l’hôtel ; un peu alanguis par les ébats de la matinée, mais heureux, aimant et trouvant absolument ineptes ceux qui se permettent de prétendre que la terre n’est pas un lieu d’absolues délices.