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LES COUSINES DE LA COLONELLE


retomber en cloche sur la tête de Julia les plis moelleux de son peignoir.

— Ne bouge pas, je suis le maître !

La chemise rejoignit les jupes, et deux rondeurs charmantes émergèrent des flots de batiste et de dentelle.

Gaston arracha du divan une longue flèche de soie qui se trouvait là et se mit en effet à administrer à son amie le châtiment redouté de l’enfance ; seulement les sillons roses qui, en général, sont la suite de ce vilain quart d’heure de Rabelais ne se produisirent pas ; les coups étaient donnés si doucement, si bien là où ils devaient atteindre qu’ils ne produisaient qu’un voluptueux chatouillement, que des baisers passionnés interrompaient fréquemment. Julia voulait bien se redresser, mais un bras ferme la maintenait en position et une grosse voix lui disait :

— Mademoiselle, suis-je le maître, oui ou non ? Ai-je le droit de vous châtier à ma guise ?

Et le châtiment continuait à s’exercer.

Il fut longtemps donné, dura jusqu’au moment où Gaston, n’y tenant plus de pas-

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