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LES COUSINES DE LA COLONELLE


mois de bonheur, se laissa passer de vie à trépas ; sa jeune veuve ne se sentant pas le courage de se confiner à perpétuité dans les steppes et les forêts de la Pologne, dont les chemins lui paraissaient moins agréables que ceux des allées du Bois de Boulogne, elle revenait demander à la France, sa patrie, à Paris, les plaisirs pour lesquels sa jeunesse semblait si bien faite.

Puis il la présenta, en disant confidentiellement la vérité, à une vieille amie à lui, la baronne de Sambreval, qui promit au vicomte d’introduire convenablement la jeune femme dans ce monde qui devait être désormais le sien, monde gai, aimable, où règne l’intelligence, l’esprit, et dont les frontières sont, au nord, le noble faubourg et l’austère bourgeoisie, au sud, la cocotterie.

Julia avait bien fait quelques difficultés, elle craignait de sentir peser sur elle une sorte de réprobation. Gaston fut pris d’un accès de gaieté, en entendant cette confidence.

— Ne crains rien, ma bonne chérie, la société parisienne est une excellente personne, qui ne pardonne pas aux gens de