Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
LES COUSINES DE LA COLONELLE

— Chérie, veux-tu donner ordre à Dorothée de nous servir le thé chez toi ? demanda câlinement Gaston.

— Oui, il est déjà onze heures !

Bien qu’on fût en automne, les soirées étaient fraîches. Dorothée avait allumé un léger feu, qui égayait le foyer et attiédissait l’atmosphère saturée, par elle, de parfums capiteux.

— Madame est un peu lasse, Dorothée, dit le vicomte, aidez-la à se déshabiller ; puis nous n’aurons plus besoin de vos soins.

La petite table chargée de gâteaux était dressée ; le samovar faisait entendre son chant de grillon.

Julia passa dans son cabinet de toilette et se livra aux mains de sa femme de chambre, qui, en un instant, lui eut entièrement enlevé ses vêtements, l’eut frottée de la tête aux pieds avec un gant imprégné de poudre parfumée, lui eut préparé les eaux de senteurs destinées aux soins intimes, après l’emploi desquelles elle lui présenta une grande chemise de batiste claire, ouverte du haut en bas, retenue