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¶ Avec « parade », j’ai essayé de faire une bonne œuvre, mais tout ce qui touche au théâtre devient corrompu. Le luxe du cadre familier au seul directeur d’Europe ayant eu l’audace intéressée de nous prendre, les circonstances et la fatigue me rendirent irréalisable un spectacle qui, tel quel, n’en reste pas moins, à mes yeux, une lucarne ouverte sur ce que devrait être le théâtre contemporain.


¶ La partition de « parade » devait servir de fond musical à des bruits suggestifs, tels que sirènes, machines à écrire, aéroplanes, dynamos, mis là comme ce que Georges Braque appelle si justement des « faits ». Difficultés matérielles et hâte des répétitions empêchèrent la mise au point de ces bruits. Nous les supprimâmes presque tous. C’est dire que l’œuvre fut jouée incomplète et sans son bouquet. Notre « parade » était si loin de ce que j’eusse souhaité, que je n’allai jamais la voir dans la salle, m’astreignant à tendre moi-même, de la coulisse, les pancartes portant le numéro de chaque Tour. Le « Pas des