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seuls. Puis il s’éloigna et les deux aviateurs le virent disparaître avec ses guerriers, dans un nuage de sable, soulevé par les sabots des petits chevaux nerveux et rapides.

Rentrés dans leur tente qu’ils allaient quitter, Saint-Flavien et Bakar se regardèrent :

— Eux seuls… Qu’est-ce que cela veut dire ? dit Saint-Flavien.

— Nous ne le saurons pas, répartit Bakar. Car, maintenant, il nous faut partir.

— Partir ! s’exclama le dépanneur. Partir quand nous touchons au but, quand ce secret qui nous environne, nous sommes peut-être sur le point de le percer ! Non ! C’est impossible !

La tête dans ses mains, il sanglotait nerveusement. Bakar lui posa la main sur l’épaule :

— Croyez-moi, capitaine. Nous avons, je le crois, frôlé la mort, depuis que nous sommes ici. Nous entêter serait folie. Nous saurons la vérité par l’homme que nous avons sauvé celle nuit. Et, plus tard, qui sait ? nous pourrons revenir.

L’aviateur tendit la main à son interprète :

— Tu as peut-être raison, Bakar. Mais c’est bien dur… Enfin, allons…

Il se dirigeait vers l’entrée de la tente ; mais avant qu’il y fût parvenu, la portière s’écarta et Saint-Flavicn s’arrêta.

Une femme maure était sur le seuil. C’était une jolie créature à l’air craintif. Avec effort, elle murmura en français :

— Venez. On vous attend… — Qui nous attend ? demanda Saint-Flavien devenu horriblement pâle.

— La femme du chef, répondit la jeune Mauresque avec un accent qui déformait bizarrement les mois.