elle l’adressait. George Sand refusa toute explication et plutôt que de lui remettre son papier, elle le lança par la fenêtre. Alfred de Musset fut convaincu par cela seul qu’elle écrivait à Pagello pour lui donner un rendez-vous. — Nous parlons toujours d’après Paul de Musset.
Dans une note jointe à une lettre d’Alfred de Musset, datée du 30 avril 1834, George Sand affirme qu’elle donnait simplement des nouvelles d’Alfred à Pagello et qu’elle ne voulut pas lui faire voir le billet parce qu’elle y parlait de folie : « Plus tard, elle consentit, à Paris, « à lui remettre cette fameuse lettre » ; car, Alfred de Musset parti, elle descendit aussitôt dans la rue où elle la retrouva.
Or, il y a, dans les papiers d’Alfred de Musset, une Canzonetta nuova supra l’Elisire d’Amore, qui répond en tous points à la pièce décrite par George Sand dans la note citée plus haut : c’est une sorte de placard de quatre pages, imprimé à Venise, sur mauvais papier, et qui se vendait quelques sous dans la rue. Au dos de cette romance, on lit cette phrase écrite, au crayon, par George Sand : « Egli e stato molto male questa notte, poveretto ! credeva si vedere fantasmi intorno al suo letto, e gridava sempre : Son matto, je deviens fou. Temo molto per la sua ragione. Bisogna sapere dal gondoliere se non ha bevuto vino di Cipro, nella gondola, ieri. Se forse ubri….. » C’est-à-dire : « Il s’est trouvé très mal cette nuit, le pauvre ! Il croyait voir des fantômes autour de son lit et criait sans cesse : Je suis fou, je deviens fou. Je crains beaucoup pour sa raison. Il faut savoir du gondolier s’il n’a pas bu du vin de Chypre, en gondole, hier. Si peut-être il était gris….. » George Sand ajoute : « La phrase devait probablement se terminer ainsi : S’il n’était que gris, cela ne serait pas si inquiétant. Il éprouvait un insurmontable besoin de relever ses forces par des excitants, et deux ou trois fois, malgré toutes les